DNC : retour sur la visio avec la Ministre de l’Agriculture
- Christophe Proença

- il y a 13 minutes
- 2 min de lecture

Mercredi 17 décembre, j’ai participé à une visioconférence avec Annie Genevard, Ministre de l’Agriculture, consacrée à la Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC). Pour rappel, j’ai adressé un courrier vendredi à la Ministre pour relayer les inquiétudes très fortes du terrain et les incompréhensions très fortes sur le protocole adoptée.
📌 La France est le premier pays d’élevage en Europe : un agriculteur sur trois est éleveur, avec près de 16 millions de bovins. L’Occitanie figure parmi les régions majeures. L’enjeu est donc considérable.
🗣️ La Ministre a rappelé que la DNC est une maladie émergente, favorisée par le changement climatique, transmise par des insectes capables de parcourir plusieurs kilomètres. Elle est aujourd’hui détectée dans plusieurs départements français, après une première apparition en Savoie à l’été 2025.
Sa dangerosité tient à sa complexité :
– une incubation pouvant aller jusqu’à 28 jours,
– un taux de mortalité pouvant atteindre 10 % dans un troupeau,
– près de la moitié des animaux porteurs asymptomatiques, ce qui complique fortement la détection et la gestion sanitaire.
💉 La stratégie actuelle repose principalement sur la vaccination, avec la mise en place de cordons sanitaires, notamment dans le sud du pays.
750 000 bovins doivent être vaccinés, avec un objectif minimal de 70 % de couverture. La protection n’est effective qu’au bout de 21 jours, ce qui impose des restrictions fortes de mouvements pendant près d’un mois, avec des conséquences lourdes sur la vie des exploitations, la commercialisation et l’export.
⚠️ Concernant les abattages, une cellule associant scientifiques et représentants agricoles doit travailler à des protocoles plus acceptables.
Il faut le dire clairement : pour un éleveur, perdre son troupeau, c’est voir disparaître des années, parfois toute une vie de travail. Cette crise sanitaire intervient de surcroît dans un contexte économique déjà extrêmement tendu, notamment en Occitanie où le revenu agricole reste parmi les plus bas de France.
🤝 Des engagements ont été rappelés par l’État : indemnisation des éleveurs touchés, prise en charge des opérations de nettoyage et de désinfection, accompagnement psychologique, indemnisation défiscalisée et fonds de soutien pour les plus petites exploitations, sous l’autorité des préfets.
👉 Ma position reste claire et cohérente.
La puissance publique doit pleinement jouer son rôle de stratège. La vaccination doit être anticipée, amplifiée et pensée à une échelle cohérente avec la réalité sanitaire. Le débat scientifique doit retrouver toute sa place, et nos outils publics d’analyse et de contrôle doivent être renforcés. On ne peut pas gérer une crise de cette ampleur uniquement dans l’urgence, ni sans les agriculteurs.
🔴 Enfin, je veux redire ici mon opposition à l’accord Mercosur. Ce n’est ni le moment, ni la bonne réponse. Imposer une telle ouverture commerciale serait un coup porté supplémentaire à des filières déjà fragilisées. Rien ne peut se faire sans l’accord de la profession agricole.
Sur la DNC comme sur le Mercosur, une exigence s’impose : agir avec les agriculteurs, pas contre eux. Ils affrontent déjà suffisamment de difficultés pour qu’on ajoute de l’instabilité et des décisions déconnectées du terrain.
Je resterai pleinement mobilisé pour défendre nos élevages, notre patrimoine agricole et celles et ceux qui le font vivre.









Commentaires